Lancement d’un cursus dédié à l’intrapreneuriat et la transformation numérique

Interview des responsables du programme : Anne Lalou, directrice de la Web School Factory et Bruno Rostand, directeur de l’Innovation et de l’entrepreneuriat au sein de l’Université PSL.

PSL : Le CFEE est une nouvelle formation proposée par l’Université PSL et la Web School Factory. C’est une alliance assez inédite. Pouvez-vous raconter en quelques mots la genèse du projet ?

Bruno Rostand : C’est en effet un partenariat d’un type nouveau, mais à PSL nous avons l’habitude de créer des passerelles entre les disciplines et les acteurs… Aussi, quand nous avons été contactés par la Web School Factory pour élaborer une réponse commune à l’appel à projets Disrupt Campus du PIA (Programme d'Investissements d'Avenir), nous y avons vu une opportunité de diversifier encore nos approches et de découvrir de nouvelles perspectives, dans des domaines, l’innovation et le numérique, qui sont des priorités pour nous.
Anne Lalou : En co-créant ce cursus, nous voulions, et c’est très nouveau, nous engager dans l’ouverture de l’entreprise aux écosystèmes innovants. Pour tenir ce pari, le Campus de Formation Etudiants Entreprises repose sur trois piliers : la prise en compte des nouvelles compétences nécessaires au monde numérique actuel ; la mise en œuvre de collaborations entre étudiants et salariés pour réinventer les entreprises de demain ; et le principe d’apprentissage en mode projet.

PSL : L’intrapreneuriat est au cœur de la formation proposée par le CFEE. Pourquoi avoir orienté davantage sur l’intrapreneuriat que sur l’entrepreneuriat ? S’agit-il selon vous de deux domaines distincts ou au contraire complémentaires ?  

CFEE va développer la créativité, l’esprit d’entreprise et les capacités d’innovation de nos étudiants

Anne Lalou : Dans les entreprises, l’innovation se fera de plus en plus par des démarches « intrapreneuriales ». En pratique cela signifie qu’une PME ou un grand groupe accorde à certains de ses salariés le temps et les moyens nécessaires pour le développement d’un projet qui pourrait, potentiellement, se transformer en une activité rentable. L’intrapreneuriat offre aux entreprises la possibilité de sortir des process en place et de s’ouvrir à la vitalité de l’écosystème entrepreneurial …  La transformation numérique et l’innovation vont de plus en plus passer par ce type de démarches et nous avons souhaité les accompagner dans le cadre de CFEE en apportant aux étudiants et collaborateurs les outils nécessaires.
Bruno Rostand : Comme nos formations à l’entrepreneuriat (ITI, PSL-Pépite), CFEE va développer la créativité, l’esprit d’entreprise et les capacités d’innovation de nos étudiants, mais l’intrapreneuriat, en prenant pour point de départ une problématique concrète et les besoins d’une entreprise partenaire, apporte une composante supplémentaire, une immersion dans le monde de l’entreprise et une expérience de la transition numérique telle qu’elle y est vécue. En ce sens CFEE vient compléter et enrichir notre offre de formation et, du reste, une partie des activités de CFEE se dérouleront au PSL-Lab, espace de coworking du pôle d’entrepreneuriat PSL-Pépite.

PSL : La transformation numérique ou transformation digitale est sur toutes les lèvres… A force, on pourrait imaginer qu’il s’agit d’une question en passe d’être réglée par les entreprises ou du moins qu’elle le sera à l’issue des années de formation. Quelles seront selon vous les valeurs ajoutées des étudiants du CFEE formés à l’intrapreneuriat pour les entreprises ? 

Anne Lalou : Elles seront nombreuses forcément, l’impact du CFEE sur la formation des étudiants sera, selon moi, assez immédiate. Nous avons déjà pour nous l'expérience de La Web School Factory. Au contact des projets étudiants, les équipes des entreprises partenaires changent. C’est une cohabitation fructueuse qui fait bouger des lignes et permet d'ouvrir des perspectives toujours plus intéressantes. Les étudiants du CFEE pourront en bénéficier. Ce nouveau cursus est aussi, selon nous, un investissement d’avenir. Il viendra compléter la formation d’étudiants en SHS ou des élèves ingénieurs de PSL en leur apportant une expertise et une expérience sur la transformation numérique.

PSL : Les apprenants du CFEE seront des étudiants de tous horizons et des salariés des entreprises partenaires (dont le groupe financier ODDO BHF). Les salles de classe du CFEE auront un goût d’inédit ; qu’espérez-vous de cette collaboration intergénérationnelle ?

A côté du brassage des origines sociales, de l'internationalisation ou de la parité, l’intergénérationnel est essentiel. CFEE en sera un exemple.

Bruno Rostand : Les étudiants ont beaucoup à apprendre des collaborateurs sur la réalité d’un marché et sur leurs expériences de l’entreprise. Ils apportent en retour un regard neuf auquel s’assortissent la rigueur et l’exigence de leur formation. De leur côté, les collaborateurs vont sortir de leur zone de confort, mettre de côté leurs certitudes, pour faire émerger des concepts innovants et transformants pour leur entreprise.
Anne Lalou : Nous faisons le pari que cette collaboration intergénérationnelle leur paraîtra stimulante, constructive et, avant tout, qu'elle servira d'expérience fondatrice pour leur formation tout au long de la vie : apprendre en formation initiale, en formation continue, à distance, voire en groupe, ces frontières vont disparaître et c'est une chance pour eux de l'expérimenter à ce stade.
On parle beaucoup de diversité dans le monde d’aujourd’hui. A côté du brassage des origines sociales, de l'internationalisation ou de la parité, l’intergénérationnel est essentiel. CFEE en sera un exemple.

PSL : Chaque entreprise partenaire proposera aux étudiants du CFEE des cas concrets d’études à résoudre. Peut-on imaginer que le lien entre l’étudiant et l’entreprise puisse aboutir à de futurs recrutements ?

Des start-up, je l'espère, naîtront de ce programme. Et après tout, plutôt que trouver un job, pourquoi ne pas le créer ?

Anne Lalou : Plus que des recrutements, je souhaite que le cursus CFEE conduise les apprenants vers une réelle ambition, leur offre le goût de l’innovation et de la création. Des start-up, je l'espère, naîtront de ce programme. Et après tout, plutôt que trouver un job, pourquoi ne pas le créer ? L’essentiel est de développer la capacité de transformation et d’innovation, à l’intérieur comme à l’extérieur des organisations. CFEE sera la démonstration que nos entreprises sont aujourd’hui prêtes à innover différemment et à accepter la confrontation et la collaboration avec les plus jeunes pour faire émerger de nouveaux concepts. Voilà ce que je veux pour nos apprenants !

PSL : Quel sera votre message à la première promotion du CFEE en septembre prochain ?  

Anne Lalou : Chers apprenants, une opportunité unique s'offre à vous. Vous entamez un nouveau chapitre de vos formations. Sachez saisir cette opportunité, cette chance, voyez-vous comme des défricheurs, des chercheurs d'or, qui ouvrent un chemin pour eux-mêmes et les promotions à venir ! Créer l’innovation d’aujourd’hui et demain ! Ne mettez pas de barrières à vos initiatives, soyez ambitieux, soyez résolument intrapreneurs, la transformation de notre paysage économique passe aussi par vous !
Bruno Rostand : Chers étudiants, venez vivre avec nos partenaires la réponse d’une entreprise à un des défis posés par la transition numérique, au sein d’une équipe multiculturelle et intergénérationnelle ! Chers collaborateurs de nos partenaires entreprises, venez partager avec nos étudiants vos préoccupations et vos ambitions et créer avec eux les solutions de demain !