Institut d’Action publique Université PSL


 

Toutes les sciences au service de l’action publique


L’Institut d’Action publique de l’Université PSL poursuit deux objectifs concomitants : satisfaire la volonté croissante d’engagement de nos étudiants et répondre au besoin d’approfondir et diversifier les expertises scientifiques au service de l’action publique.

Nous observons un désir nouveau de participer à l’action et aux services publics tandis que notre siècle cristallise des défis inédits en termes écologiques et de gestion des biens communs, mais aussi d’inégalités, de solidarité et de santé, de migrations ou encore de ruptures technologiques. Ces bouleversements appellent une action forte des acteurs publics nationaux et internationaux et redonnent un rôle déterminant aux politiques publiques.

Par son positionnement académique fort, l’Université PSL a des atouts uniques pour développer des formations innovantes et guider des étudiants formés par la recherche et au plus haut niveau vers l'action publique. Parallèlement, cet institut entend participer au renforcement de la recherche utile pour la décision et le débat publics.

Comptant parmi les toutes premières universités de recherche sur le continent européen, l’Université PSL s’appuiera également sur son partenariat avec l’Institut national du service public (INSP).

 

« Cet institut traduit la volonté de l’Université PSL et de notre communauté à mettre toutes les sciences au service de l'action publique. Nous formons de jeunes scientifiques avec une colonne vertébrale disciplinaire solide et nous souhaitons leur permettre de mettre leur expertise au service du bien commun. »
Coralie Chevallier, Vice-présidente Formation de l’Université PSL
 


Déjà riche de toutes les formations et activités de recherche liées aux politiques publiques à l’Université PSL, l’institut se structure autour d’une mineure Action publique, construite en partenariat avec l’INSP, des chaires « Études démocratiques » de l’ENS-PSL, lancées en septembre 2023, et de nombreux programmes de recherche à l’interface avec la décision publique.
 

C’est la communauté de l’Université PSL qui en parle le mieux…

Interview d'Anastasia Iline, Magistrate à la Cour des comptes
Portrait Anastasia Iline

Université PSL : Quel a été votre parcours de formation pour contribuer aujourd’hui à l’action publique ?
Anastasia Iline (AI)
: Passionnée d’histoire, j’ai tout d’abord étudié à l’Ecole nationale des Chartes, puis à l’Institut national du patrimoine et j’ai fait une thèse de doctorat en histoire moderne. En tant que conservatrice du patrimoine en archives, je contribuais à la sauvegarde et à la valorisation des matériaux de l’histoire, très majoritairement issus de l’action publique. J’ai voulu ensuite « passer de l’autre côté » en devenant directement actrice des politiques publiques. J’ai donc intégré l’Ecole nationale d’administration via le concours interne réservé aux fonctionnaires.

PSL : Pourquoi avez-vous fait le choix de travailler dans le secteur public ? Quels sont les postes qui vous ont le plus marqués ?
AI : Que ce soit dans la recherche ou dans des fonctions administratives, l’envie de contribuer au bien public, en-dehors des intérêts particuliers et sans objectif lucratif, m’a toujours motivée. Cela peut sembler un peu pompeux, et par ailleurs cette envie pourrait être compatible avec un travail dans le secteur associatif ou dans une fondation, mais le secteur public a toujours été une évidence pour moi.
Dans ma première carrière, le poste de directrice des Archives départementales de Mayotte (2009-2012) a été très marquant. Exercer dans un territoire en pleine mutation, y mettre en place des processus nouveaux, recruter une équipe, chercher sans cesse le point d’équilibre entre l’application des normes et l’adaptation nécessaire au contexte : cette expérience m’a faite énormément mûrir professionnellement.
Plus récemment, j’ai été directrice adjointe du cabinet du ministre de l’Education nationale et de la jeunesse. J’étais au cœur de la décision politique, dans un ministère immense et complexe. Cela rend à la fois très fier et très modeste.

PSL : En quoi votre formation par la recherche a-t-elle été un atout dans votre carrière ? Vous est-elle utile au quotidien ?
AI : A ma sortie de l’ENA, j’ai intégré la Cour des comptes. Je me suis très vite rendue compte des analogies entre le travail de contrôleur qu’on exerce à la Cour, et les méthodes de recherche que j’avais acquises à l’Ecole des chartes et pendant ma thèse : croiser les sources, aborder toute information avec rigueur et recul, savoir contextualiser, mais aussi construire un argumentaire, organiser un raisonnement, adopter un style précis et fluide. Ces compétences analytiques et rédactionnelles sont aussi utiles dans des fonctions administratives plus opérationnelles, même si on est pris dans un rythme qui laisse moins de temps pour les exercer.
 

Interview d'Adrien Pauron, Data Analyst au sein du Ministère de la Transition Ecologique
Portrait Adrien Pauron

Université PSL : Quel a été votre parcours de formation pour contribuer aujourd’hui à l’action publique ?
Adrien Pauron (AP) :

Tout a commencé en classe préparatoire aux grandes écoles maths/physique à Lyon, puis à Mines Paris-PSL. En école d’ingénieur, j’ai été formé aux sciences dites « dures » (mathématiques, physique, informatique), mais également aux sciences sociales (sociologie, économie) et au droit. J’ai donc un profil « polyvalent » et je m’intéresse à tout.

J’ai beaucoup apprécié cette ouverture académique et je me suis surtout spécialisé en sciences des données et en santé/environnement. Voulant appliquer mes connaissances dans un domaine lié aux politiques publiques, j’ai fait mon stage de fin d’études au sein de l’équipe « Evolution et Cognition Sociale » de l'Institut Jean-Nicod de l’ENS-PSL, sous la direction de Coralie Chevallier. J’y ai travaillé sur les données individuelles d’empreinte carbone ainsi que sur les biais pouvant freiner l’adoption de comportements éco-responsables.

PSL : Pourquoi avez-vous fait le choix de travailler dans le secteur public ? Quels sont les postes qui vous ont le plus marqués ?
AP :
Je ne suis qu’au début de ma carrière car j’ai été diplômé en octobre 2022 ! Je peux toutefois affirmer que mon expérience en tant que stagiaire, puis assistant de recherche à l’ENS-PSL, a été extrêmement marquante. De par leur nature pluridisciplinaire, les sciences cognitives attirent des profils de tous les horizons, sciences humaines ou fondamentales. J’ai beaucoup appris sur les politiques publiques et la psychologie, tout en m’appuyant sur mes connaissances statistiques et informatiques. Ce joyeux mélange rend les discussions avec les chercheurs et les étudiants passionnantes !

Après cette expérience, j’ai décidé de mettre la recherche de côté pour continuer dans l’évaluation des politiques publiques et l’environnement. Je suis désormais Data Analyst au sein du Ministère de la Transition Ecologique où je travaille sur les politiques d’aide à la rénovation énergétique. J’ai préféré m’orienter vers l’action publique car je pense que les jeunes générations ont beaucoup à apporter pour œuvrer à la transformation de l’État et en faveur d’un monde plus soutenable.
 
PSL : En quoi votre formation par la recherche a-t-elle été un atout dans votre carrière ? Vous est-elle utile au quotidien ?
Ma formation par la recherche a été particulièrement appréciée dans mon recrutement au ministère. Un projet de recherche en sciences comportementales appliquées ressemble effectivement beaucoup à ce que je peux retrouver dans mon poste actuel. Cela repose avant tout sur l’évaluation de l’efficacité d’un traitement, d’une intervention sur des données psychologiques ou économiques individuelles. Les liens avec la recherche sont flagrants et il arrive même que certaines études d’évaluation soient publiées dans des journaux académiques. C’est ce lien entre le monde de la recherche et « l’opérationnel » qui m’a intéressé dans ce poste !

 

Interview de Valentin Melot, Inspecteur des finances adjoint à l'Inspection générale des finances
Portrait Valentin Melot

Université PSL : Quel a été votre parcours de formation pour contribuer aujourd’hui à l’action publique ?
Valentin Melot (VM) : Mes premières années d’études supérieures étaient assez éloignées de l’action publique, puisque je pensais me destiner à la recherche en mathématiques ou en informatique. Pour cela, j’ai suivi une classe préparatoire MPSI à Toulouse, et j’ai intégré l’ENS-PSL. J’y ai fréquenté le département de mathématiques, jusqu’à obtenir un master en science des données.
La grande liberté régnant à l’ENS m’a permis de suivre plusieurs cours de SHS. Passionné de longue date par l’histoire politique et les institutions publiques, j’ai pris la décision de faire une année de césure pour étudier le droit, à l’ENS toujours : j’ai totalement « accroché » à cette matière, et j’ai souhaité participer plus directement à la conception de l’action publique. J’ai donc fait de nombreux stages : en préfecture, au ministère de la Justice et en juridiction financière. Finalement, le meilleur moyen de valoriser cet intérêt professionnellement a été de suivre le cursus de formation des hauts fonctionnaires proposé par l’ENS et l’université Paris-1. J’y ai obtenu un second master, en droit public.

Pourquoi avez-vous fait le choix de travailler dans le secteur public ? Quels sont les postes qui vous ont le plus marqués ?
VM : En ce qui me concerne, la question était plutôt : pourquoi l’administration publique plutôt que l’enseignement ou la recherche en mathématiques, débouchés bien plus naturels ? C’est une décision que j’ai mis plusieurs années à prendre. Si je devais ne retenir qu’une raison, une évidence me saute aujourd’hui aux yeux : je n’avais pas trouvé de role model pendant mes années passées au département de mathématiques, alors que plusieurs interlocuteurs rencontrés pendant mes stages en administration m’ont immédiatement inspiré.
Je suis depuis deux ans sur mon premier poste administratif, à l’inspection générale des finances (IGF). Il s’agit d’un service du ministère des Finances qui joue à la fois un rôle de cabinet d’audit et de cabinet de conseil à la main du Gouvernement. Nous ne pouvons être saisis que par les ministres de Bercy ou par la Première ministre, qui nous réservent des missions à fort enjeu. Nous pouvons par exemple vérifier le bon fonctionnement des organismes publics qui dépendent de l’État, chercher des solutions à des problèmes nouveaux qui surviennent dans le fonctionnement des services publics, apporter une expertise à une administration, ou encore accompagner les réformes en proposant des façons concrètes de les mettre en œuvre, toujours avec un regard externe. Je suis « brigadier » : je participe aux équipes de missions, généralement composées de deux à quatre personnes et dirigées par un inspecteur expérimenté.

En quoi votre formation par la recherche a-t-elle été un atout dans votre carrière ? Vous est-elle utile au quotidien ?
VM : Lorsqu’un problème nous est soumis, c’est souvent qu’il est nouveau, sort du cadre (sinon, il aurait été traité par une administration spécialiste), et n’est pas toujours très bien posé. Ce sont là de très importants points communs avec la recherche ! Avoir reçu une formation par la recherche m’aide, je pense, à ne pas avoir peur de plonger à l’aveugle dans un sujet nouveau, à essayer de tourner et reformuler les interrogations pour en extraire une problématique définie, à rechercher la contradiction dans mes analyses, et surtout à faire preuve de pédagogie pour expliquer le chemin parcouru jusqu’à la solution.
En ce qui concerne les mathématiques plus spécifiquement, elles me sont toujours précieuses pour transformer la réalité en des concepts abstraits ou pour exprimer rigoureusement des idées intuitives : par exemple, définir une clef de répartition pour partager équitablement une ressource. Les liens entre le raisonnement juridique – quotidien dans mes missions – et la logique mathématique sont en outre très forts. Enfin, le bagage acquis en informatique m’aide à appréhender des sujets parfois techniques dans les missions relatives à la transition numérique. Nous venons de publier un rapport sur la régulation des cryptoactifs, que je n’aurais pas pu écrire sans mes études à l’ENS.

 

Interview de Marc Gurgand, Directeur de recherche au CNRS et professeur
ENS PSL Marc Gurgand

Université PSL : D'après vous, quel est l'intérêt d'une formation par la recherche pour travailler dans le domaine des politiques publiques ?
Marc Gurgand (MG) :
La savoir produit par la recherche a deux caractéristiques essentielles : il est cumulatif et il est méthodique. Cumulatif, cela veut dire que lorsqu’on se pose une question, on examine de façon critique les réponses qui lui ont été apportée jusqu’ici, afin d’inscrire notre travail de façon cohérente, ou contradictoire, dans la littérature. Méthodique, car il y a des règles très précises à suivre pour construire une réponse rigoureuse, convaincante, mais aussi exposée à la critique et réplicable. Or, lorsqu’on conçoit une politique publique, il y a deux réflexes intéressants : d’une part, examiner ce qu’on sait de cette action, les variantes qui ont existé, ce qu’elles ont produit. Les décideurs publics ont parfois une connaissance de l’histoire locale des interventions, plus rarement des expériences étrangères. Cela devient naturel lorsqu’on a été exposé(e) aux démarches de recherche. D’autre part, on doit s’interroger sur les effets connus des politiques semblables, et prévoir d’apprécier les effets de celle que l’on envisage. Or cette démarche implique de raisonner selon des règles très précises et généralement de collecter des données fiables, et de les analyser rigoureusement ; cela prend du temps et demande des efforts importants. Nous avons en France des services statistiques remarquables, mais les décideurs publics se contentent souvent d’affirmations d’efficacité peu démontrées.

PSL : Comment les travaux de recherche que vous menez influencent-ils les politiques publiques en matière d'éducation ?
MG : A PSL et au laboratoire J-PAL fondé par Esther Duflo et Abhijit Banerjee, et avec un consortium plus large, nous mettons en œuvre un programme de l’ANR intitulé IDEE (Innovation, données et expérimentations en éducation). Il doit faire en sorte que la recherche expérimentale – celle qui vise à évaluer et à comprendre les effets des programmes et actions mis en œuvre dans l’éducation nationale en les testant selon des protocoles rigoureux – soit davantage mise en œuvre par les chercheurs, et davantage souhaitée, comprise et utilisée par les acteurs de l’éducation. Dans ce cadre, nous travaillons notamment avec la direction statistique du ministère pour organiser la mise à la disposition des chercheurs des données extrêmement riches qu’elle possède, et faciliter ainsi la mesure statistique qui est nécessaire à toute évaluation. Nous parlons également avec tous les niveaux de la hiérarchie, dans l’administration centrale et dans les rectorats. C’est un travail de formation et de sensibilisation de très longue haleine. Le Conseil scientifique de l’Éducation nationale, présidé par Stan Dehaene (Collège de France) œuvre également à faire connaître les résultats de la recherche et à faire qu’ils soient pris en compte dans la décision publique.

   
Mineure Action publique avec l’INSP
Chaires
Recherche


Mineure Action publique de l’Université PSL en partenariat avec l’INSP

Développée et gérée en partenariat avec l’INSP, qui contribuera notamment à la sélection des candidats, cette mineure professionnalisante et sélective est destinée aux étudiants en master, voire en doctorat, inscrits à l’Université PSL.

Elle sera lancée dès la rentrée 2024 et opérée par l’Ecole normale supérieure - PSL.

OBJECTIF - « Des scientifiques pour l’action publique »

Accompagner vers la fonction publique des étudiants qui mettront à profit leur formation par la recherche au service de la décision et de l’action publiques : expertise disciplinaire principale (discipline de leur master ou doctorat), mais aussi connaissance des résultats de la recherche dans un domaine donné des politiques publiques (environnement, santé, éducation, etc.).  

Ce lien recherche-action publique est la signature de la formation aux politiques publiques à l’Université PSL.


CONTENUS

  • Un bloc fondamental qui garantit la capacité opérationnelle des étudiants diplômés de la mineure : volet juridique et institutionnel, volet finance et gestion publiques, volet droits, obligations et carrières dans la fonction publique

  • Des cours de spécialisation thématique, nourris par l’état de l’art de la recherche, dans des domaines stratégiques où l’Université PSL est en pointe (environnement, politiques sociales, santé, éducation, etc.)

  • Des cours méthodologiques pour la conception et l’évaluation des politiques publiques : disciplinaires (sociologie de l’action publique, économie des politiques publiques, sciences cognitives des politiques publiques, etc.), interdisciplinaires ou orientés vers des techniques précises (ex. « data for policy »)

  • Un stage long en plus des actions de facilitation conduites par l’Université PSL pour mettre les étudiantes et les étudiants au contact des administrations (visites, conférences, présentations, programme de mentorat, etc.)
     

La formation intégrera une dimension internationale forte (approche de certains cours et pratique de la langue anglaise, mobilités et accueil possible d’enseignants, d’acteurs et d’étudiants internationaux, summer schools, projection vers des carrières européennes et internationales, etc.).


A travers ses établissements et la grande diversité de ses formations, l’Université PSL a une longue tradition d’engagement pour l’action publique. En plus des carrières scientifiques, de l’enseignement et de la culture, les alumni de l’Université PSL se tournent volontiers vers la haute fonction publique, y compris grâce aux dispositifs de préparation aux concours administratifs ou au corps des Mines.


Chaires « Études démocratiques de l’ENS-PSL » 

Le Programme d’études démocratiques de L’Ecole Normale Supérieure - PSL
 

Le Programme novateur d’Etudes Démocratiques repose sur la participation active de 5 personnalités du monde du travail (Laurent Berger), de la santé (Jean-François Delfraissy), de la géopolitique (Philippe Etienne), du climat (Laurence Tubiana), et de la participation citoyenne (Claire Thoury).
 
« Ce programme vise à renouveler l’étude des enjeux liés à la démocratie en conjuguant l’expérience pratique, les politiques publiques et la recherche dans toutes les disciplines », déclare Le Pr Frédéric Worms, directeur de l’ENS-PSL. « Le croisement des pratiques de ces cinq personnalités qui ont rencontré sur le terrain la dimension démocratique de problèmes contemporains liés au travail, à la santé, au climat, à la géopolitique ou encore à la participation citoyenne amènera à de nouveaux questionnements de recherche et apportera un souffle nouveau à notre enseignement ».
 
Pourquoi un programme d'Études démocratiques ?

Chacune des grandes crises contemporaines confirme le même diagnostic. Qu’il s’agisse de pandémies, du climat, des politiques sociales ou encore de conflits et de guerres, elles sont à la fois au cœur des savoirs scientifiques et des débats démocratiques, qu’elles peuvent renforcer ou au contraire fragiliser. Selon Frédéric Worms, « Ce qui nous paraît important aujourd’hui n’est pas tant d’étudier la démocratie comme principe politique général et abstrait – même si ce débat intervient partout dans le monde, l’ENS-PSL y participe par nombre de ses travaux – mais de montrer la façon dont la démocratie intervient en acte et quels sont à cet égard ses points forts et ses points faibles éventuels par rapport à d’autres gouvernances dans les problèmes et les défis les plus concrets de notre temps. Il est urgent de mieux comprendre à la fois ces problèmes et ceux de la démocratie, car ils sont indissociables ! ». Comment, en effet, séparer les questions de justice, de participation, de bien communs et celles du travail, de la santé, du climat ou de la paix ? Si l’on sent bien que c’est impossible, la pratique seule le montre et le démontre.
« Il faut donc inventer aujourd’hui de nouvelles études démocratiques en prenant au sérieux chacun des deux termes : l’expérience de la démocratie, et la rigueur de l’enseignement et de la recherche pour répondre à tous les défis du présent, en théorie comme en pratique ».
 
C’est la raison pour laquelle l’ENS-PSL a décidé de confier ce programme à des personnalités extérieures, à des praticiennes et praticiens de haut niveau, ayant rencontré sur le terrain, chacun dans leur domaine, la dimension démocratique des problèmes contemporains.
 
Chacune et chacun aura son enseignement spécifique appuyé sur son expérience et en convoquant d’autres acteurs et actrices, en s’appuyant sur toutes les ressources de l’ENS et de l’Université PSL.
Mais toutes et tous participeront aussi à un séminaire, des événements, débats publics et des projets communs, incarnant ce que ces études démocratiques ont toutes en commun.
 

Les cinq praticiens des politiques publiques et leurs chaires de pratique :
 

EN PSL Laurent Berger

Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT
Chaire de pratique : TRAVAIL

Ancien secrétaire général de la JOC de 1991 à 1994, Laurent Berger est ensuite professeur d’histoire géographie. Puis, il devient conseiller  en insertion professionnelle auprès d’adultes bénéficiaires du RMI, tout en étant le délégué du personnel de l’association dans laquelle il travaille (Cibel). La CFDT lui demande ensuite d’être un des responsables de la CFDT à Saint Nazaire, poste qu’il occupe 5 ans, puis est sollicité pour être secrétaire général de la CFDT de la région Pays de la Loire. Il intègre à cette occasion le Bureau National de la CFDT puis la commission exécutive de la CFDT en 2009 au côté de François Chérèque. Celui-ci le sollicite pour le remplacer et il est élu Secrétaire Général de la CFDT de 2012 à 2023. Il exerce également la responsabilité de Président de la Confédération européenne des syndicats, de 2019 à 2023. Laurent Berger est également auteur de plusieurs ouvrages sur le travail.
 

EN PLS Jean-Francois Delfraissy

Jean-François Delfraissy, Professeur en Immunologie Clinique (Paris Saclay)
Chaire de pratique : SANTE


Médecin et scientifique dans le domaine de l’immunologie, Jean-François Delfraissy a dirigé le service de médecine interne de l’Hôpital du Kremlin-Bicêtre. Il a été Directeur de l’ANRS de 2005 à 2017, Délégué Interministériel de la lutte contre EBOLA (2014-2015), Président du Conseil scientifique Covid 19 (2020-2022). Prix d’Honneur de l’INSERM il est Président du Comité Consultatif National d’Ethique depuis 2017 et Membre correspondant de l’Académie Nationale de Pharmacie et de l’Académie de Médecine.  

 

ENS PSL Philippe Etienne

Philippe Etienne
Chaire de pratique : GEOPOLITIQUE


Ancien élève de l’ENS Ulm (agrégation de mathématiques, 1977), Philippe Etienne est ambassadeur de France, auparavant ambassadeur de France aux Etats-Unis et conseiller diplomatique/sherpa du Président de la République.Il a également précédemment occupé de nombreuses fonctions au sein du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Spécialiste de l’Union européenne et de l’Europe continentale. Il a été en poste à Moscou, Belgrade, Bucarest, Bonn, Berlin et Bruxelles. Il a également été conseiller à plusieurs reprises au sein du cabinet du Ministre des Affaires étrangères.
 

ENS PSL Claire Thoury

Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif
Chaire de pratique : PARTICIPATION CITOYENNE


Membre du Conseil économique social et environnemental (CESE), Claire Thoury a notamment présidé le comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie qui a rendu ses travaux en avril 2023.  Elle a été déléguée générale d’Animafac entre 2017 et 2021.
Docteure en sociologie, spécialiste des questions d’engagement, elle est l’auteure d’une thèse soutenue en 2017 intitulée L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques
 

ENS PSL Laurence Tubiana

Laurence Tubiana, Présidente et Directrice Exécutive de la Fondation européenne pour le climat (ECF)
Chaire de pratique : CLIMAT


Professeur à Sciences Po Paris, Laurence Tubiana a précédemment présidé le conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD) ainsi que le conseil d’administration d’Expertise France et a co-présidé le comité de gouvernance de la convention citoyenne sur le climat. Avant de rejoindre la ECF, Laurence Tubiana était ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique et Représentante spéciale pour la COP 21, et de ce fait l’une des principales architectes de l’Accord de Paris. Suite à la COP 21 et durant la COP 22, elle a été nommée Championne de haut niveau pour le climat de l’ONU.
 
Le programme d’études démocratiques en quelques dates
Ce programme sera mené conjointement avec la Recherche de l’ENS-PSL, dans les différents départements ayant un lien avec la démocratie, qu’ils concernent les sciences ou les lettres. Il s’inscrit de manière transversale dans les projets de formation et de recherche de l’ENS-PSL et prend place  dans l’Institut d’Action Publique lancé par l’Université PSL, qui vise à rapprocher recherche et action publique.


Le Programme d’études démocratiques sera inauguré par un colloque commun, le 13 décembre 2023.

 


Recherche et doctorat

En plus des nombreuses activités de recherche déjà liées aux politiques publiques à l’Université PSL, l’institut veut développer encore davantage la recherche utile pour la décision publique en s’appuyant sur les ressources scientifiques exceptionnelles et très variées hébergées à l’Université PSL.
 
OBJECTIFS - « Une communauté d’experts tournée vers l’action publique »

  • Valoriser un ensemble de thématiques d’expertise prioritaires qui structurent la recherche en politiques publiques à l’Université PSL (ex. environnement, santé, éducation, numérique, travail et affaires sociales, recherche et innovation, etc.). Cette approche thématique, plutôt que par disciplines, est le reflet de la culture interdisciplinaire de l’Université PSL et est particulièrement importante pour mettre efficacement les sciences au service de l’action publique.
  • Rapprocher les différentes initiatives de recherche liées au politiques publiques au sein de l’Université PSL et soutenir des projets communs
  • Développer des initiatives scientifiques en lien avec des partenaires publics (ex. hackathons, évènementiel scientifique et de la haute fonction publique), notamment au niveau doctoral (thèses COFRA), et œuvrer à l’insertion professionnelle des docteurs dans la haute fonction publique
  • Fédérer des chercheuses et des chercheurs de tout premier plan sur les questions de politiques publiques, y compris grâce aux dispositifs de chaires de professeurs juniors, de professeurs attachés et de visiting fellows de l’Université PSL
     

« L’Université PSL dispose de forces de recherche exceptionnelles dans le domaine des politiques publiques. Au-delà, par leurs travaux couvrant un large spectre disciplinaire, ses chercheurs ont à cœur d'éclairer et de soutenir l’action publique. L’Institut d’Action publique sera le lieu de rencontre entre cette volonté de mobilisation de nos chercheurs et la demande d’expertise des Etats dans de nombreux secteurs stratégiques. »
Arnaud Tourin, Vice-président recherche, science et société de l’Université PSL
 


L’Université PSL dispose déjà d’un grand nombre de laboratoires et d’autant d’expertises sur les questions relatives à l’action publique


Cycle de rentrée scientifique
Du 6 septembre au 17 octobre 2023