Formation

Etablir une continuité entre le master et le doctorat : la nouvelle offre de formation graduée PSL

Le

Vice-président de la recherche et formation graduée, Hubert Bost présente la nouvelle offre de formation PSL comprenant 39 masters sélectifs et pluridisciplinaires et la création de programmes gradués sur le modèle international des "graduate schools".

Hubert Bost, vice-président recherche et formation graduée, Université PSL © Marie Sorribas Université PSL

PSL : L’université ouvre sa campagne des masters 2019. Quelles sont les grandes nouveautés 2019 ?

Dès la rentrée 2019 tous les étudiantes et étudiants de nos masters seront diplômés PSL, ce qui constitue un formidable passeport à l’international.

Hubert Bost : Elles sont nombreuses, car nous déployons cette année une toute nouvelle offre : 39 masters sélectifs et pluridisciplinaires ouvrent dès cette année sur les différents campus de PSL (ENS, Paris-Dauphine, MINES ParisTech, Chimie ParisTech, EPHE, Ecole nationale des chartes, ESPCI Paris, Observatoire de Paris etc.). Près de la moitié de ces programmes sont inter-établissements et une vingtaine de parcours sont accessibles en « english tracks », avec des cours de français langue étrangère proposés aux étudiants non francophones.
Nos 39 masters couvrent un large champ disciplinaire allant des sciences du vivant aux sciences cognitives, en passant par les mathématiques, la philosophie, l’économie quantitative… et ils favorisent une formation par la recherche tout en offrant de nombreuses possibilités de débouchés vers des carrières scientifiques, entrepreneuriales, managériales...

Pour illustrer de façon concrète la spécificité de l’offre PSL on peut citer par exemple le master Mathématiques et applications porté notamment par Paris-Dauphine et l’ENS. Derrière cet intitulé de formation assez courant et s’adressant en priorité à des étudiantes et étudiants intéressés par les métiers de la finance, de l’actuariat, le master PSL propose un enseignement approfondi allant des mathématiques "pures" jusqu’aux mathématiques appliquées y compris dans le domaine des sciences humaines. Ce parti-pris vise à transcender les clivages disciplinaires habituels et à permettre aux étudiantes et étudiants de s’orienter au gré de leurs intérêts disciplinaires et non uniquement en fonction d’un choix professionnel.
Ces programmes inter-établissements permettent, en outre, de bénéficier des meilleurs enseignants et d’expérimenter de cultures pédagogiques diverses. Autre exemple, le master Sciences et génie des matériaux porté MINES ParisTech, Chimie ParisTech et l’ESPCI s’appuie, quant à lui, sur la synergie entre les trois grandes écoles d’ingénieurs de PSL dans un contexte universitaire. Il offre ainsi le meilleur des deux systèmes et forme, in fine, des professionnels aguerris aux techniques de recherche et disposant d’une vue d’ensemble du domaine. C’est assez rare pour être souligné. De même la richesse de chacun des établissements impliqués dans ces masters permet de proposer une large variété de parcours. Le master Humanités, porté par l’ENS et l’ENC forme notamment à l’agrégation (géographie, lettres, histoire) et propose des parcours originaux tels que le parcours « histoire transnationale ».

Par ailleurs, nos nouveaux masters sont ou seront fortement liés à nos programmes gradués ou Ecoles Universitaires de recherche, comme le master Sciences cognitives (Cogmaster) dès à présent. Dès le M1, étudiantes et étudiants travailleront à proximité des chercheurs, doctorants, post-doctorants et pourront ainsi nourrir leur propre projet doctoral. Je ne peux malheureusement pas tous les citer, mais notre offre comprend également des formations très spécialisées et très reconnues dans leurs domaines, le master Histoire de l’art et de l’archéologie de l’EPHE, l’Institut pratique du journalisme de Paris-Dauphine, le parcours « Technologies numériques appliquées à l’histoire » proposé par le master Archives de l’Ecole des Chartes, et j’en passe.
Enfin, dès la rentrée 2019 tous les étudiantes et étudiants de nos masters seront diplômés PSL (ce qui est déjà le cas des docteurs). Ce diplôme constitue un formidable passeport à l’international, que les derniers classements de PSL contribuent à valoriser.

 Master PSL 2019, révélez votre potentiel

PSL : Quelles seront les grandes lignes de la stratégie recherche et formation graduée de PSL pour les années à venir ?  

Depuis Shanghai, Singapour, Londres ou Boston, un étudiant doit pouvoir se dire : c’est à PSL que je souhaite faire ma formation et ma recherche.

HB : Nous souhaitons restructurer l’offre de formation et de recherche de PSL autour des programmes gradués, qui constituent à la fois un format original par rapport au modèle français et un modèle très lisible pour les étudiants à l’international.
Ce que nous appelons programmes gradués (PG) (en nous inspirant du terme anglo-saxon graduate schools) et ce que l’Etat appelle Ecole Universitaire de Recherche (EUR), c’est un programme d’enseignement où le master et le doctorat s’inscrivent dans une continuité. Les étudiantes et étudiants qui seront accueillis au sein de ce dispositif, composé d’UMR, de laboratoires et des écoles doctorales, recevront dès le master une formation au plus proche des pratiques et méthodologies de la recherche. Ils / elles auront ainsi la possibilité de suivre un PhD track, avant même d’être inscrit.e.s en doctorat. Cela est très cohérent avec le projet de l’Université PSL depuis sa création.
Cette nouvelle stratégie, qui s’adresse avant tout aux étudiantes et étudiants, permettra de rendre encore plus attractive l’offre de formation globale de PSL. Il faut avoir à l’esprit qu’au sein de l’université française la mise en œuvre des cursus LMD (Licence, Master, Doctorat) s’est construite selon le principe d’une scission entre les trois niveaux. Or cette structuration traditionnelle ne correspond pas à la façon dont est organisée la recherche, depuis parfois plus d’un siècle, au sein de nombreux établissements de PSL. Il existe ainsi à l’EPHE par exemple, des liens inextricables entre le master et le doctorat.
Depuis Shanghai, Singapour, Londres ou Boston, un étudiant doit pouvoir se dire : c’est à PSL que je souhaite faire ma formation et ma recherche.

PSL : Comment ont été dessinés les futurs programmes gradués ?

HB : Les projets des futurs programmes gradués sont nés avec l’appel à projets « Ecole Universitaire de Recherche EUR » lancé en mars 2017 dans le cadre du troisième Programme d’Investissements d’Avenir. Deux projets PSL ont été lauréats, Translitterae et FrontCog, et cet exercice a servi à beaucoup d’autres d’« entraînement ». Le prochain appel « EUR », qui sera lancé sous peu, invitera l’ensemble des concurrents à consolider une offre commune des établissements. Cela nous convient parfaitement.
La cohérence globale est un aspect important du projet, elle a été centrale dans la réflexion collective sur les futurs programmes gradués. Pour moi comme pour toutes les personnes impliquées dans ce projet, il est évident que ce nouveau dispositif doit être scientifiquement indiscutable et politiquement irréprochable. En d’autres termes, ces programmes doivent pleinement s’inscrire dans la stratégie des établissements et nous travaillons en ce sens. En décembre dernier, nous avons auditionné les porteurs de projets. Un document de synthèse sera prochainement soumis aux chefs d’établissements. Nous serons alors en mesure de présenter auprès de l’ensemble des acteurs PSL la cartographie des programmes gradués en précisant leurs contours scientifiques et administratifs.

PSL : Vous avez été président de l’EPHE et vous êtes depuis le 1er novembre vice-président recherche et formation graduée de l’Université PSL. Comment passe-t-on de l’un à l’autre ?

HB : Présider l’EPHE pendant cinq années a été un honneur et une belle expérience. Historien, j’ai consacré une large partie de mon activité scientifique aux XVIIe et XVIIIe siècles, en particulier à l’étude de la vie et de la pensée du philosophe Pierre Bayle et à celles de l’homme de lettres La Beaumelle. En prenant la présidence de l’EPHE, où se pratique depuis plus de 150 ans la recherche en Sciences de la vie et de la terre, Sciences historiques et philologiques et Sciences religieuses, j’avais sous ma responsabilité des domaines scientifiques dans lesquels je n’avais pas de compétences spécifiques. Cela peut s’avérer un atout : une présidence, comme une vice-présidence, nécessite une certaine hauteur de vue sans un pré-requis d’expertise dans tous les domaines. Il faut s’intéresser davantage à l’architecture générale qu’aux détails, qui ont pourtant toute leur importance. On doit proposer une méthode d’action, d’organisation et de structuration transverse. De ce fait, j’éprouve une certaine continuité entre mon action comme président de l’EPHE de 2013 à novembre 2018, et mes fonctions actuelles de vice-président de la recherche et de la formation graduée au sein de PSL.

 Hubert Bost et Anne Devulder nommés vice-présidents de l'Université PSL