La tête dans les étoiles et les pieds sur terre, rencontre avec la vice-présidente & le président du BDE de l’Observatoire de Paris -PSL

Margaux Abello et Raphaël Flor ont comme passion commune l’astronomie, et le goût pour la diffusion des sciences. Avec quelques étudiantes et étudiants à l’Observatoire de Paris – PSL, ils animent un bureau des étudiants (BDE Obs Paris) original, en phase avec les ambitions de leur établissement : « On veut donner l’opportunité aux étudiants de master de compléter leur formation académique en participant à des projets parallèles tout au long de l’année. Nos initiatives permettent de développer des qualités et des compétences qui sont indispensables au métier de chercheur ou d'ingénieur que l’on ne peut pas apprendre juste avec des cours magistraux en amphi. On ne tenait pas à ce que notre BDE limite sa proposition à seulement des soirées de type afterwork » précise Margaux. 

Leur collaboration n’est pas laissée au hasard puisqu’ils se sont rencontrés en troisième année de Licence de Physique Fondamentale à l’Université Paris Cité. A ce moment-là, Margaux avait déjà la ferme intention de s’orienter vers la recherche et c’est la raison pour laquelle elle intègre dès la première année le master Sciences de l’Univers et technologies spatiales de l’Observatoire de Paris – PSL. Depuis bientôt trois ans, elle s’attèle, en plus de ses études, à la création du BDE au sein de l'Observatoire. Engagé auparavant dans plusieurs associations, Raphaël intègre à son tour l’un des parcours de master de l’Observatoire de Paris – PSL à la rentrée 2021 et dans le même temps le BDE Obs Paris pour contribuer à son développement. L’association compte aujourd’hui six membres dans le conseil d'administration où Margaux et Raphaël y assurent respectivement le rôle de vice-présidente et président. Comme toute nouvelle structure, leurs premières missions ont consisté à créer des liens et des partenariats solides pour se faire connaître des étudiants issus des cinq différents parcours de master de l’Observatoire de Paris – PSL, et désormais élargissent leurs initiatives plus largement au sein de PSL. En effet, pour ces deux passionnés de l’infiniment grand, nulle intention de ne s’adresser qu’à un public de physiciens ou d’astrophysiciens : l’astronomie doit au contraire profiter à tout le monde, surtout aux personnes qui ont été déçues par les sciences à l’école.  

Pendant l’année scolaire 2020-21, et alors qu’elle était présidente du BDE Obs Paris, Margaux fait le constat qu’en raison de l’éloignement géographique et des coûts onéreux que cela engendrait, très peu d’étudiants parisiens se rendaient au festival d’Astronomie de Fleurance alors que l’Île-de-France compte de nombreuses formations liées à l'astronomie, dont celles proposées par l’Observatoire de Paris – PSL. Attristée devant ce constat et avec le concours de plusieurs partenaires financiers, elle a par conséquent monté le projet ambitieux de faire bénéficier cette expérience formatrice et riche en rencontres jusqu’à cinquante étudiants, quelle que soit leur filière, leur niveau d’étude, ou encore leur école de provenance. Les frais de déplacement et d’hébergement ont ainsi été pris en charge par le BDE Obs Paris. De plus, l’association a fait bénéficier d’un tarif réduit aux étudiants pour assister à toutes les conférences du festival grâce au généreux soutien de La Ferme des Etoiles, la structure qui organise le festival. Ce festival, loin d’être réservé aux personnes ayant déjà fait de l’astrophysique, propose des conférences de tous niveaux, permettant aussi aux amateurs d’en apprendre davantage et de s’émerveiller devant un ciel étoilé. Un positionnement que partage et prône totalement Margaux et Raphaël : « La science se découvre et se fait à l’extérieur » indique Raphaël. Cette année le BDE Obs Paris a pu réserver une dizaine de places, avec le même tarif réduit que l’année dernière, à destination des étudiantes et étudiants inscrits dans l’une des écoles de l’Université PSL pour leur permettre de participer toute la semaine au festival.

Le moteur derrière chacun de nos projets est de combattre l’idée du cloisonnement des savoirs, et tout particulièrement en ce qui concerne l’astrophysique.

Dernièrement, grâce en grande partie à la subvention obtenue lors des AIE de PSL en automne 2021, l’association a réussi à rassembler le financement nécessaire à l’achat d’un télescope : l'eVscope 2 de la start-up française Unistellar. « L’Observatoire de Paris – PSL possède déjà des télescopes, mais il est seulement à l’usage des étudiants qui sont autorisés à venir sur les sites de l’institut de recherche. C’est pourquoi, avec l’acquisition de ce télescope pour le compte et l’utilisation exclusivement du BDE, nous aurons désormais la possibilité d’organiser des soirées d’observation où l’entrée sera ouverte à tout le monde (sous réserve d’inscription). Puisqu’il s’agit du télescope propre à l’association, nous pouvons le déplacer librement où que l’on souhaite, en Île-de-France comme ailleurs, quitte à établir des soirées d’observation dans différents lieux ou campus » souligne Raphaël. Organiser des soirées d’observation permettra également d’aider la communauté scientifique par le biais de projets de sciences participatives citoyennes dans lesquels le BDE Obs Paris souhaitent s’inscrire : passage d’une comète, d’exoplanètes ou encore d’astéroïdes simplement en pointant ce petit télescope. Ces soirées seront par ailleurs l’occasion idéale de s’initier à l’astrophotographie puisque le télescope permet de prendre des photographies, avec un temps de pause réduit, allant de quelques secondes à quelques minutes.

« Le moteur derrière chacun de nos projets est de combattre l’idée du cloisonnement des savoirs, et tout particulièrement en ce qui concerne l’astrophysique. Ce domaine scientifique est malheureusement encore considéré élitiste et inaccessible alors que son principe même repose sur la mixité des profils académiques et fait converger plusieurs corps de métiers différents. Il n’y a donc pas de parcours type pour étudier l’Univers » explique Margaux. « Nous souhaitons émerveiller le plus de personnes possibles, peu importe la filière ou l’âge. Nous-mêmes sommes passionnés et voulons partager cette passion, la transmettre et pourquoi pas, créer des vocations auprès de certains et certaines » ajoute Raphaël. Par conséquent, les soirées d’observation du ciel, prévues à compter de septembre 2022, seront un excellent moyen pour les membres du BDE de transmettre leurs connaissances et accompagner les néophytes vers la découverte des corps célestes. 

Du côté de Raphaël, ayant déjà effectué nombreuses expériences dans le réseau associatif, son objectif est de repartager ce que l’on lui a transmis, dont son amour pour l’astrophotographie. D’autre part, il voit quantité d’avantages qui lui sont apportés par l’intermédiaire de son engagement étudiant, comme une plus grande ouverture d’esprit, son épanouissement personnel, ainsi que le développement de connaissances applicables dans la sphère professionnelle. « Tout le monde a déjà, si ce n’est visité un observatoire, au moins levé les yeux vers le ciel, lors d’une nuit étoilée. Nous souhaitons rendre cela accessible à tout le monde et partager des expériences enrichissantes avec d’autres étudiants » conclut Raphaël. Pour Margaux, son investissement dans le BDE Obs Paris lui a permis de développer un riche réseau professionnel qui l’aidera à construire de nouveaux projets autour de sa passion pour les thématiques astronomiques. Le BDE a été pour elle le contexte idéal pour s’initier à la médiation scientifique, en anglais comme en français, une activité très complémentaire de ses expériences au sein des laboratoires de recherche. 

C’est dans le cadre du réseau de PSL qu’ils veulent voir leur association rayonner, puisqu’ils se sentent motivés et soutenus par une administration qui veut voir ses associations prospérées. Pour connaître le programme des soirées d’observation prévues sur l’année dès sa sortie, suivez les réseaux sociaux du BDE Obs Paris (Twitter, Facebook, LinkedIn et Instagram).