Recherche

Publication du 2e rapport de l'initiative scientifique Covid-19 : Face au virus

Le

Face Au Virus est une initiative scientifique ouverte lancée par des chercheurs et chercheuses de l'Université PSL (Dauphine - PSL, ENS - PSL, MINES Paris - PSL), du CNRS et d'Inria, accompagnés par un mécénat de compétences de l'entreprise Emerton Data. L'initiative a pour objectifs de contribuer à l'information générale sur l'épidémie ainsi qu'à la définition et au suivi des politiques publiques de gestion de crise.

Face au virus 2

L'initiative travaille sur la prise en compte des mobilités dans la modélisation de l'évolution de l'épidémie. Pour compléter les données statistiques sur l'épidémie collectées par les pouvoirs publics, elle dispose de données, fournies par des acteurs privés (dont Facebook), qui permettent de suivre l'évolution de différentes caractéristiques des mobilités.

Face Au Virus porte une grande attention à ce que l’utilisation des données se fasse dans le respect des droits et des libertés fondamentales et ne vise en aucun cas à l'identification de comportements individuels. L'initiative ne collecte aucune donnée spécifique et ne traite que des résumés statistiques des données de mobilité.

A la suite du premier rapport sur l’analyse de la mobilité pendant la première vague de l’épidémie de Covid-19 publié en mai 2020, l'initiative publie un nouveau rapport qui apporte des éclairages sur la dynamique épidémique de la seconde vague. Cette nouvelle étude s'est centrée sur l'analyse de deux questions principales : 

  • L’impact des mesures gouvernementales (confinement, déconfinement, couvre-feu, etc.) sur la dynamique de propagation du virus via une analyse rétrospective des différentes phases de l’épidémie de mars à octobre 2020 à partir d’une modélisation statistique robuste permettant de détecter les changements de dynamique dans les données d’hospitalisations, aux échelles nationales, régionales ou départementales.
  • Le rôle de la densité de population dans la dynamique de la propagation du virus. L'équipe scientifique a pour cela, d'une part, procédé à l'élaboration d'indicateurs permettant de mesurer les évolutions de la distribution des zones densément peuplées sur le territoire français via l'exploitation des données de géolocalisation fournies par Facebook dans la cadre du programme “Data for Good”, et d'autre part, mis en relation ces indicateurs avec les résultats de la modélisation statistique des différentes phases de l’épidémie.

Principaux enseignements

Pendant la première vague de l’épidémie, les dates de changement de la dynamique épidémique peuvent être directement mises en relation avec les mesures gouvernementales, le changement le plus marqué étant celui lié à la mise en place du premier confinement. On observe un tournant à partir de la seconde moitié du mois d’août. La seconde vague se caractérise par des phénomènes de redistribution géographique des zones fortement impactées par l’épidémie et des changements qui ne semblent plus être directement reliés aux mesures de contrôle de l’épidémie.

L’analyse aux échelles régionales et surtout départementales des changements intervenus pendant l’été et au mois de septembre met en évidence de fortes inhomogénéités territoriales, avec une dynamique épidémique portée par des territoires souvent peu impactés lors de la première vague. L’analyse des données de géolocalisation confirme des déplacements importants (avec un pic atteint mi-août) de la population des régions du Nord de la France et des grandes métropoles vers les régions côtières. Pendant la période estivale, une partie importante du territoire a vu sa densité de population augmenter de plus de 25% par rapport à la date de référence prise au 22 mars (pendant le confinement) avec des zones de forte densité habituelles (grandes agglomérations) qui se sont dépeuplées au profit de certaines zones littorales.

S’agissant de l’impact de la densité de population sur la dynamique épidémique, les conclusions sont plus mitigées. Si la présence de zones de forte densité sur un territoire apparaît bien comme facteur corrélé à la vitesse de propagation de l’épidémie durant la première vague, la situation est plus complexe pour la deuxième vague de l’épidémie. On observe néanmoins sur l’ensemble de la période que les plus forts taux d’hospitalisations rapportés au nombre d’habitants sont fréquemment observés dans les territoires les plus peuplés.

 

Cartes étude Face au viurs 2