Intervenants à la conférence MSCA - Maria Fátima Lucas

Munie d'une licence scientifique en Chimie, puis d'un Master et d'un doctorat en chimie numérique à l'Université de Porto, Maria Fátima Lucas passe de nombreuses années en tant que chercheuse au Barcelona Supercomputing Center (BSC), où ses travaux portent sur le développement et les applications des techniques de modélisation moléculaire pour l'étude des enzymes.

C'est dans ce cadre que Maria Fátima Lucas rencontre Emanuele Monza et Victor Gil, avec qui elle se mobilise pour lancer leur première entreprise : ZYMVOL, start-up biotech spécialisée dans la conception des enzymes et leur développement par simulations informatisées. En s'appuyant sur les méthodes numériques, ZYMVOL est capable de découvrir et d'optimiser des enzymes à des fins très ciblées, sur une durée écourtée par rapport aux approches classiques, ce qui permet d'accélérer le processus de développement des enzymes et de contribuer à la démocratisation de la chimie verte dans l'industrie.

Aujourd'hui, ZYMVOL collabore avec des clients du monde entier, a réussi à mener un vaste éventail de projets industriels et s'intègre parfaitement dans la communauté scientifique internationale. Des sociétés, comme Pharma, Chemical and Food & Beverage (entre autres) bénéficient déjà de processus chimiques plus écologiques grâce à des enzymes hautement performantes.

Ses travaux valent à María Fátima Lucas de figurer, en 2020, parmi les lauréates du prix européen des innovatrices, décerné par la Commission européenne.

Dans la conférence MSCA 2022, elle interviendra lors du premier atelier, consacré à l'égalité des genres dans les sciences.

 


 

Interview éclair

Maria Fátima évoque ses travaux et sa participation à la conférence.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Sur quoi porte votre travail en ce moment ?

Je suis Maria Fatima Lucas, titulaire d'un doctorat en chimie computationnelle, co-fondatrice et actuellement PDG de Zymvol Biomodeling. Dans notre entreprise, nous aidons nos clients à développer de nouveaux biocatalyseurs. Nous soutenons la mise en œuvre de la chimie verte, mais nous nous engageons également à créer des conditions de travail stables.

Vous participez à la conférence dans le cadre de l'atelier sur l'égalité des genres, quelle importance ce thème revêt-il à vos yeux ?

La plupart des postes de direction étaient occupés par des hommes, même dans des domaines comme la biotechnologie.

En tant que scientifique, je n'ai jamais vraiment eu l'impression que le fait d'être une femme restreignait mon champ d'opportunités. Toutefois, lorsque j'ai commencé à travailler dans une entreprise, il m'est apparu que la plupart des postes de direction étaient occupés par des hommes, même dans des domaines comme la biotechnologie. J'ai estimé que je devais m'efforcer de comprendre les causes de ces inégalités et de réfléchir à ce que je pouvais faire pour favoriser la diversité, et pas seulement sur le plan des genres.
 

Après une carrière de chercheuse, vous êtes maintenant PDG de Zymvol. Qu'est-ce qui vous a poussée à quitter la recherche universitaire ? Et quel parti tirez-vous de cette expérience pour votre carrière en entreprise ?

Lorsque j'ai constaté que, pour des raisons personnelles, j'avais besoin de créer mon propre « mode de vie », l'idée de créer une entreprise s'est présentée.

J'ai quitté le monde universitaire non pas parce que je le voulais, mais parce qu'il n'y avait pas d'opportunités dans la ville où je vivais pour une personne avec un parcours comme le mien. Je ne voulais pas m'engager dans une série interminable de contrats. J'ai travaillé pendant 9 ans au Barcelona Supercomputing Center et je n'ai jamais été titularisée, ce qui m'a semblé peu logique. Lorsque j'ai constaté que, pour des raisons personnelles, j'avais besoin de créer mon propre « mode de vie », l'idée de créer une entreprise s'est présentée. Mon expérience préalable de chercheuse a beaucoup compté. D'une part, je savais comment trouver toutes les informations nécessaires à mes démarches. Comment les exploiter et comment trouver de l'aide en cas de besoin. Une chercheuse, (ou un chercheur) est formée pour accomplir ce que nul n'a jamais essayé. Cependant, je dois dire que si je retournais maintenant à l'université, les connaissances que j'ai acquises dans une entreprise me serait extrêmement utile en tant que chercheuse.

Quel conseil pourriez-vous donner aux jeunes scientifiques MSCA qui souhaitent se lancer dans l'entreprenariat ?

Demandez de l'aide. Renseignez-vous sur votre écosystème local, la plupart des villes proposent déjà des aides à la création d'entreprises.
 

 

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